Après Octobre Rose et la mobilisation en faveur de la lutte contre le cancer du sein, novembre est le mois dédié à la sensibilisation des pathologies de l'homme, notamment les cancers de la prostate et du testicule.
En novembre, se laisser pousser la moustache peut aider à lutter contre les maladies masculines. Ce n'est pas une blague, mais une opération très sérieuse lancée en Australie sous le nom de Movember, une contraction en anglais de november et de mo, en argot, pour moustache.
L’objectif commun à toutes ces actions de communication est de sensibiliser l'opinion publique et de lever des fonds pour la recherche dans les maladies masculines. En France, le mouvement a débuté en 2012.
Selon les statistiques, avec 50 000 nouveaux cas et encore 8 100 décès par an en France – soit un toutes les heures –, le cancer de la prostate est la tumeur la plus fréquente chez l’homme et constitue la troisième cause de mortalité masculine par cancer. Son incidence est en forte augmentation +8.5% par an. Plus le cancer de la prostate est détecté tôt, mieux il est traité.
Comment se déroule le dépistage du cancer de la prostate ?
Le comité de cancérologie de l’AFU (Association Française d'Urologie) a actualisé ses recommandations et propose de nouvelles modalités de dépistage.
Un dosage de PSA peut être proposé chez les hommes à partir de l’âge de 50 ans (45 ans en cas d’origine africaine et d’antécédents familiaux ; 40 ans en cas de mutation BRCA2), jusqu'à 75 ans. Un taux de PSA > 3 ng/ml et/ou un toucher rectal suspect imposent la réalisation d’une IRM prostatique.
Si l’IRM de prostate décèle une anomalie évocatrice d’un cancer (selon le score Pi-Rads qui est corrélé à l’agressivité tumorale), elle permettra ensuite de réaliser des biopsies guidées par l'échographie.
L’AFU a aussi revu la fréquence du dosage de PSA.
En cas de taux de PSA < 3 ng/ml, répéter la biologie tous les deux ans semble raisonnable. À terme, le taux de départ du PSA à un âge donné pourrait, après publication d’études plus consistantes, moduler encore la stratégie de dépistage (stopper par exemple le dépistage à 65 ans en cas de taux de PSA < 1 ng/ml).
Cancer du testicule : quelques recommandations
En France, le cancer des testicules est le type de cancer le plus fréquent chez les hommes de 15 à 35 ans. Toutefois, il s'agit d'une maladie peu fréquente, avec environ 2500 nouveaux cas chaque année en France, et dont le traitement permet aujourd'hui une guérison dans plus de 95% des cas. S’il est dépisté tôt, il se soigne bien. Pour s’assurer que le testicule ne présente rien d’anormal, il est essentiel de l’inspecter régulièrement. De même que l’autopalpation des seins est préconisée chez les femmes, elle l’est tout autant pour les testicules chez les hommes.
Le cancer du testicule est souvent découvert par le patient qui détecte au toucher une masse dure et un testicule augmenté de taille. Parmi les autres symptômes, il y a aussi les douleurs pelviennes ou abdominales, mais aussi l'apparition de ganglions à l'aine. Hormis la palpation, le cancer peut également être dépisté lors d'un test de fertilité, la tumeur du testicule pouvant en être la cause. Au moindre doute, une consultation médicale est nécessaire. Le médecin vérifiera les antécédents familiaux du patient et réalisera un bilan sanguin avec le dosage des marqueurs tumoraux (HCG, alpha-fœtoprotéine) et une échographie testiculaire réalisée par le radiologue.
Prendre RDV pour une IRM de prostate.
Prendre RDV pour une échographie testiculaire.
